mais qui est donc ce Gronigo?

Publié le par anne au pays des girafes

Suite au succés phénoménal rencontré dans ces pages par mon Gronigo, je suis devenue un brin sentimentale et ai replongé dans mes boites d'archives (ceux qui me connaissent savent que ce n'est qu'une image, d'ailleurs ça serait bien que j'y pense, à des boites d'archives...) pour retrouver des fragments d'un projet vieux de 4 ans environ. Avec mon amie Kareen de Martin Pinter, nous avions eu l'idée d'une histoire qu'elle avait écrite et que j'avais projeté d'illustrer. Mais...je ne sais pas par quoi je me suis laisser déborder, le fait est qu'il n'y a que quelques esquisses. Alors peut être que si je mets ici à plat l'existant trouverai-je le déclic pour m'y remettre? Bon, d'abord, l'histoire:

Socrate et Cléopâtre

-Bonjour Cléopâtre!
-Bonjour, Socrate!
-Oh quelle belle journée, aujourd'hui! On dirait vraiment une petite fleur dans l'eau, dit Socrate dès qu'il fut près du ruisseau.
Cléopâtre le prévint:
-Ne t'avise pas d'entrer. Ne plonge pas, d'accord? Je n'ai vraiment pas envie de voler dans les airs!, dit Cléopâtre de sa voix mélodieuse et douce comme un nuage de plumes et veloutée comme la mousse des cailloux du fond de la rivière.
Le regard de Socrate se fit plus triste. C'était vraiment injuste... il était un gros, un ENORME hippopotame, trop grand pour ce filet d'eau dans lequel la petite Cléopâtre s'ébattait joyeusement. Chaque nuit depuis quelques temps, Socrate faisait le même rêve. Il rêvait qu'il se réveillait le matin, avalait sa gamelle de lait de figue et galopait vers la mer en compagnie de Cléopâtre. Il se voyait avec son bermuda jaune à fleurs rouges, aussi rouges que Cléopâtre, courant comme s'il chevauchait Eole en personne en direction des vagues, hautes, gigantesques, et parfaites pour un hippopotame. Mais les hippopotames ne vont pas dans la mer. L'eau est salée, il y a d'étranges habitants dans les abîmes obscurs, et en plus il ne connaissait personne à la mer. Socrate se réveilla en sursaut de ses divagations, car Cléopâtre l'appelait:
-Eh, Socrate, tu es là?
-Oui, oui, je pensais seulement que tu avais plus de chance que moi, car tu es petite et ressemble à une fleur rouge, alors que moi je suis gros, aussi gris qu'un vieux caillou, humide comme un mauvais rhume et je bois du lait de figue tous les matins... CE n'est PAS juste.
- Tu devrais t'accepter tel que tu es. Toi au moins tu es intelligent, c'est pour cela que tu t'appelles Socrate.
- J'aurais préféré m'appeler Adonis. D'ailleurs j'aimerais bien que le Comité de Choix des Noms révise sa décision. Adonis, ça oui, ce serait encourageant.
-A quoi?
-Adonis, le plus beau de tous les dieux.
Cléopâtre en avait assez de l'écouter et nageait.
-Je ne comprends rien de ce que tu me racontes. Tu vois bien que tu es trop intelligent. Tu te poses trop de questions, tu DOIS t'appeler Socrate. Et puis c'est qui, ce Socrate?
- Un philosophe.
- Hum. Ouais. Je crois vraiment que le Comité de Choix des Noms m'a trouvé un nom approprié, n'est-ce pas?
Socrate la regardait glisser dans l'eau de ses yeux lumineux.
- Sans aucun doute.
Puis une idée naquit dans son esprit et son regard s'alluma.
- Et si je demandais que mon nom soit changé en Antoine?
Cléopâtre, qui avait la tête sous l'eau:
- Comment?
- Si je faisais changer mon nom de Socrate en Antoine? Au moins on serait plus proches sur le plan historique.
- Pourquoi?
- Mais comment, pourquoi? Antoine, l'empereur romain, beau, et Cléopâtre, la reine égyptienne, splendide. Une histoire d'amour légendaire.
- Et puis? Ils restèrent ensemble toute la vie? Ils vécurent heureux et ils eurent beaucoup d'enfants?, demanda Cléopâtre enchantée par un amour aussi fameux.
- Non. Ils s'empoisonnèrent. Mais c'est juste un détail.
- Oh, Socrate! Quelles vilaines pensées! Laisse moi un peu tranquille!
Et Cléopâtre partit comme un missile, loin, loin, vers le fond du ruisseau. Socrate resta donc seul, face à l'infini, puis sourit. Il se mit à courir et, tout en continuant à sourire, il cria:
-J'AAAA-RRI-VEUH!!!
Et il plongea.


à suivre!

Publié dans création

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